Une Marche pacifique de soutien est organisée à
Arras/France par les associations françaises "Association de la Communauté Darfourie en France et l'Association Humanitaire Bon Samaritain, pour le 12 Mars 2011. Plusieurs personnalités
politiques, associations des Droits de l'Homme, syndicales, des luttes contre le racisme et l'antissémitisme, ainsi que les populations européennes sont attendues.
Le but de cette marche est de soutenir les Soudanais qui
manifestent déjà au Soudan en ce moment pour chasser du pouvoir le dictateur-président EL BACHIR et pour l'instauration d'une vraie Démocratie au Soudan. El Bachir est sous le coup du mandat
d'arrêt international, mais qu'il voyage dans le monde en toute impunité...
L'Avenir de l'Artois - Le révérend Jean-Marie Matadi Ngazuba est bien connu des Arrageois. Souvent, il a pris position en faveur des
réfugiés darfouris et n'a pas hésité à prendre son bâton de pèlerin - sa canne en bois qui ne le quitte jamais - pour médiatiser la cause de ses protégés.
De 2004 à 2008, le révérend Jean-Marie Matadi Ngazuba a accueilli les Darfouris à Arras. Après un long périple pour fuir le Soudain,
leur pays où ils étaient massacrés, les réfugiés trouvaient un havre de paix aux côtés du responsable de l'association chr Le révérend Jean-Marie Matadi Ngazuba est bien connu des Arrageois. Souvent,
il a pris position en faveur des réfugiés darfouris et n'a pas hésité à prendre son bâton de pèlerin - sa canne en bois qui ne le quitte jamais - pour médiatiser la cause de ses
protégés. De 2004 à 2008, le révérend évangéliste a accueilli pas moins de 600 Darfouris au sein de son association Le Bon samaritain.
Aujourd'hui, sort son livre intitulé Du Darfour à Arras. Interview avec cet homme de foi et de coeur. Comment avez-vous travaillé pour élaborer ce livre ? J'ai travaillé étape par étape. Quand le premier Darfouri est arrivé à Arras, je voulais d'abord comprendre la situation. Avant
janvier 2004, je ne connaissais même pas le Darfour, cette province grande comme la France qui se trouve à l'ouest du Soudan. Chez nous, au Congo, on nous parlait des Soudanais mais je n'en
avais jamais rencontré. J'ai donc étudié l'histoire de cette province. En 2005, j'ai commencé la rédaction, je notais tout ce que les Darfouris me racontaient. Qu'est-ce qui est à l'origine du conflit ? En 1956, le Soudan devient indépendant mais les Anglais, qui détenaient le pays, laissent tous les pouvoirs dans les mains des
Arabes. Le coeur du problème est que les Darfouris, qui sont musulmans, veulent garder leur culture africaine et non se plier à l'intégrisme islamiste. Avant 2003, leur territoire est constamment
pillé et attaqué par des milices arabes nommées Djandjawids. Le conflit a éclaté en février 2003. Au Darfour, il n'y a pas de rebelle mais des résistants. Outre l'accueil, quelle a été votre action auprès des réfugiés darfouris ? Je savais que ma mission ne durerait qu'un temps car les gens qui fuyaient la guerre rêvaient d'aller en Angleterre. Le Soudan
étant une ancienne colonie anglaise, tous parlaient la langue de Shakespeare et pensaient que c'était plus facile outre Manche. Lorsqu'ils arrivaient malades, je les soignais, je leur trouvais un toit, de la nourriture. Ma mission a aussi été de les sortir
de la clandestinité, les convaincre de rester en France. J'ai fait près de 600 demandes d'asile. Comme beaucoup de dossiers étaient rejetés, j'ai médiatisé mon combat. J'ai aussi récupéré de
vieux vélos pour permettre aux darfouris d'aller apprendre le français à l'AFP2I. En moyenne, les hommes restaient un an à Arras. Les premiers contacts ne devaient pas être faciles vous étant chrétien, eux musulmans... Pour moi, cela n'a pas été un problème.
Je voyais d'abord l'être humain qui avait vécu des épreuves traumatisantes. C'est vrai qu'au début, eux étaient un peu surpris mais une fois que la confiance d'un seul était accordée, ça allait
tout seul, les autres suivaient, car les Darfouris ont l'habitude de vivre en groupe. Que retenez-vous de l'accueil des Darfouris ? J'ai reçu une grande leçon d'amour et malgré les difficultés, je le referais. Quel a été votre objectif en rédigeant ce livre ? C'était de laisser une trace de leur passage, ne pas perdre leur histoire, celle que chacun d'entre eux m'a racontée. Aujourd'hui, on ne parle plus de cette guerre mais la situation ne s'est pas arrangée. Je mène un combat pour que le président
soudanais, Omar el-Béchir, soit traduit devant la cour pénale internationale de La Haye. À ce jour, il est toujours au Soudan, toujours président et ceux qui sont dans les camps vivent
toujours dans des conditions déplorables, malheureusement. Avez-vous des nouvelles de vos protégés ? Presque tous ont obtenu l'asile et sont restés en France, abandonnant leur idée d'aller en Angleterre. Certains reviennent souvent
me voir ou m'appellent. D'ailleurs, si le premier livre se vend bien, je raconterais la suite dans un second volet. Propos recueillis par